
Colas à la Une
L’entreprise ne peut plus capitaliser seulement sur la notoriété de la marque. Il faut désormais aller au-delà du contrat de travail et proposer une expérience à vivre.
Si les valeurs du Groupe Colas m’étaient contées, ça serait ?
Comme beaucoup d’entreprises, nous avons édicté une charte comprenant un corpus de valeurs mais les énumérer n’aurait aucune importance si ces valeurs ne relevaient pas d’un discours de preuve. Chez Colas, nous avons pris soin de muscler nos points forts comme la mobilité interne, les conditions de travail et l’engagement sociétal mais aussi de coller ces dernières années aux aspirations des candidats comme la fierté de travailler dans un groupe reconnu et innovant.
Colas reste associé à l’univers des travaux publics souvent considéré à tort comme statique. Nous travaillons, à travers notre communication, à doper l’image de Colas en mettant en avant des projets d’innovation qui répondent aux attentes de la nouvelle génération comme le projet de route solaire Wattway ou Mobility by Colas.
Comment fait Colas pour faire face aux nouveaux enjeux liés à la transformation numérique et la transition écologique ?
Le Groupe est confronté à l’instar des entreprises traditionnelles à la digitalisation et à la mondialisation de ses activités.
Nous proposons une grande diversité de métiers dans chacune des filières. Nous sommes à la fois constructeurs d’infrastructures et fournisseurs de mobilité. Nous investissons beaucoup en R&D avec notamment le Campus Scientifique et Technique du Groupe, le premier centre de recherche privé dans le domaine de la route au monde, composés de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens, qui sont interconnectés avec les équipes chargées de mener à bien les chantiers. Peu de personne savent également que nous faisons partie des cinq premiers recycleurs au monde.
L’important encore une fois, c’est de faire savoir ce que nous faisons en interne et en externe pour installer une vraie culture d’entreprise. Pour cela, nous produisons des contenus via nos outils de communication 2.0 pour que chaque collaborateur, du stagiaire au comité de direction, puisse être un ambassadeur efficace au service de la marque.
Notre plateforme sociale Buzz Club a été conçue à cet effet afin que chaque salarié participe et enrichisse les réseaux sociaux de son expérience au quotidien chez Colas. LinkedIn et YouTube sont un beau terrain de jeu pour nos programmes d’employee advocacy afin de faire partager des contenus variés et attractifs visibles pour nos candidats potentiels.
Dans quelles filières métiers Colas recrute-il le plus ?
Nous avons besoin de compétences sur toute notre chaîne de métier mais, sans surprise, les métiers où nous avons le plus de mal à recruter restent les ingénieurs des Travaux Publics et du génie civil.
La France est reconnue dans le monde entier pour son vivier d’ingénieurs et ses filières d’excellence dans l’univers du BTP. Nous devons dès lors rivaliser avec nos concurrents directs mais aussi depuis quelques années avec les start-up et les entreprises de Conseil, qui séduisent en mettant en avant un environnement de travail fun et agréable.
L’entreprise ne peut plus capitaliser seulement sur la notoriété de la marque. Il faut désormais aller au-delà du contrat de travail et proposer une expérience à vivre.
Quels sont les secrets de Colas pour recruter et conserver des talents ?
Nous avons fait le choix d’orienter notre stratégie de recrutement sur des profils juniors. Pour cela, nous nous appuyons sur un gros réseau école avec l’ESTP, Arts et Métiers Paris, Centrale, INSA… ainsi que sur de la cooptation.
Nous recrutons dans l’année entre 500 et 1 000 alternants de CAP à BAC +2 et plus de 1 800 stagiaires avec l’objectif de leur faire signer un CDI. Nous avons mené en 2012 une opération de communication d’onboarding originale et inédite « The Stagiaire ». Il s’agissait d’un festival vidéo où les stagiaires et alternants étaient invités à parler de leur expérience professionnelle. Les vidéos les plus créatives et audacieuses ont été récompensées par des voyages, notamment à Hollywood. Cette campagne a eu des effets très positifs et a contribué à dynamiser la communication du Groupe auprès des jeunes.
Nous réitérons actuellement ce type de campagne d’engagement en proposant aux salariés de Colas, répartis sur les sites industriels du monde entier, de raconter des anecdotes pros sur une minute en vidéo. Cette opération répondait à un besoin de connecter les différents métiers autrement que par de la verticalité. Nous avons été agréablement surpris par l’engouement suscité par certaines vidéos qui ont dépassé en peu de temps plus de trois millions de vue au total ! Et nous venons juste de lancer cette campagne.
Enfin, nous soignons notre indice de popularité en participant aux challenges dédiés à la marque employeur que ce soit Happy trainees, Statista, Happy at work, et sur les principaux sites de notation des entreprises qui sont autant de facteurs déterminants pour la suite des recrutements. Nous sommes également actifs sur des campagnes de ciblage publicitaire pour proposer des offres d’emplois à des candidats qui se sont montrés déjà intéressés par les activités du Groupe.
Comment voyez-vous le métier de manager RH dans 5 ans ?
Je pense que le manager devra se perfectionner de plus en plus dans la compilation et l’analyse des datas de leurs salariés et des candidats potentiels. Dans un monde de moins en moins « anonymisé », l’individualisation des parcours des salariés est une clé essentielle de fidélisation surtout pour les nouvelles générations qui ne demandent qu’à vivre une expérience de travail à la hauteur de leur espérance. En gérant correctement et avec éthique les données de ses collaborateurs, le manager pourra faire les bonnes propositions au bon moment pour les aider dans leurs évolutions professionnelles. Une gestion maîtrisée des données permettra également d’optimiser les recrutements et de gagner du temps sur le processus d’embauche.
Toutefois, il serait dommage de déserter le terrain au profit de techniques 100 % virtuelles aussi sophistiquées soient-elles ; aller sur des salons de recrutement, au sein des écoles à la rencontre des candidats, c’est encore ce qui se fait de mieux pour capter l’air du temps.